Interview de M. Guy Fradin: Le Temps des Solutions

Par Guy FRADIN - Directeur général de l’agence de l’eau Seine Normandie, Gouverneur du conseil mondial de l’eau, Vice-président du comité international du 6ème Forum mondial de l’eau

Propos recueillis par Pauline HILI, Secrétaire générale de la rédaction Lamy environnement - L'Eau

La Rédaction : Pour la première fois en 2012, le Forum mondial de l’Eau, devenu un rendez?vous international incontournable pour les acteurs du monde de l’eau, aura lieu en France, quels commentaires cela vous inspire ?

Guy FRADIN : Il est vrai que le Forum mondial de l’eau est désormais devenu un rendez-vous incontournable en son domaine. Je dirai même que « s’il n’existait pas, il faudrait l’inventer ». Depuis les Forums de Mexico et d’Istanbul, qui ont réuni quelques 25 000 personnes, ce rendez-vous connait incontestablement beaucoup de succès. Premièrement, plusieurs milliers de personnes de tous horizons géographiques y participent même si, et de façon très logique, les locaux sont toujours les mieux représentés. Deuxièmement, il faut noter une très large représentation de pays avec aujourd’hui, la présence de la plupart des pays de l’ONU. Troisièmement, il y a une forte représentation politique à travers la présence de nombreux ministres et même de chefs d’Etat. Et quatrièmement, il ne faut pas oublier que, depuis Mexico, c’est aussi un Forum des parlementaires et des autorités locales. Les décideurs politiques dans leur ensemble bénéficient donc d’une large représentation au Forum. Petit à petit, ce rassemblement d’ampleur prend son sens de Forum au sens étymologique du terme et permet la réalisation de ses objectifs premiers que sont la rencontre et l’échange. Toutefois, il faut aller au-delà, il faut passer à l’action car on ne peut pas passer son temps à échanger tous les trois ans. Il faut structurer l’échange pour progresser tout à la fois au niveau des idées et des actions. C’est dans cet esprit que le Forum de 2012 est abordé. C’est « le temps des solutions ». Il ne s’agit pas d’y voir là un excès de prétention de la part de la France. Les solutions ce n’est pas la France qui les a inventées. Non, il faut surtout y voir ici une volonté d’aller plus loin que l’échange et l’expression d’idées qui peuvent être quelques fois un peu redondants. Désormais, il faut passer aux choses concrètes en se focalisant sur des actions concrètes et en travaillant à un accroissement de la capacité de mise en œuvre des solutions concrètes et des engagements des acteurs. Cet objectif s’inscrit d’ailleurs dans la droite ligne d’Istanbul comme l’illustre l’adoption du Pacte d’Istanbul, premier pas des villes vers l’engagement. Certes, ce Pacte n’a pas de valeur contraignante et ce n’est pas un cadre normatif forcément accepté par tous mais il permet l’expression d’une démarche volontaire par ceux qui ont envie de progresser en matière d’accès à l’eau. C’est ici tout le sens du « temps des solutions ». Au vue des innombrables thématiques touchant à l’eau, il s’avère nécessaire de focaliser le débat. La mission du Forum de 2012 est en définitive de rechercher la mise en œuvre des solutions.

La Rédaction : Avec une ambition telle que « le temps des solutions », quel espoir placez?vous en la réussite de ce Forum ?

Guy FRADIN : On peut parler de tournant. En effet, cinq Forums ont déjà eu lieu avec à chaque fois une montée en puissance. On commence à être mature et il faut maintenant passer un cap supplémentaire. Le franchissement de ce cap passera à la fois par un travail sur la capacité de mise en œuvre des solutions, sur l’existence de chance de réussite des solutions et par la réalisation des deux objectifs transversaux de la réussite que sont la gouvernance et le financement. Avant tout, il faut mettre en place la gouvernance qui est une institutionnalisation et correspond à la prise en charge des idées par les décideurs politiques. En d’autres termes, celle-ci permet la concrétisation de volontés politiques. Ensuite, et seulement dans un deuxième temps, vient le financement. Il n’est pas un problème premier puisqu’il se mobilise en général plus facilement dès lors qu’il y a volonté politique, institutions en place et responsabilités clairement identifiées. Il y a alors une crédibilité du projet qui justifie la mobilisation du financement. C’est donc certes une question non négligeable mais je dirais seconde. On peut trouver tous les financements possibles, s’il n’y a pas de structuration institutionnelle et de volonté politique alors il n’y aura pas d’aboutissement. Donc un espoir oui, pour la France mais surtout aussi pour Marseille car il ne faut pas oublier que c’est avant tout l’invitation d’une ville. Bien que celle-ci ait bien sûr besoin d’un soutien politique du gouvernement, c’est bien Marseille et derrière elle sa communauté urbaine, le département et la région qui ont invité ce Forum. Cela a d’ailleurs une dimension hautement symbolique puisqu’il ne faut pas oublier que Marseille est le lieu d’accueil du Conseil mondial de l’eau, coorganisateur du Forum. C’est donc une juste récompense pour la ville qui a créé, accueilli, soutenu le Conseil mondial de l’eau. Elle a su montrer son intérêt pour la problématique de l’eau et en quelque sorte, au bout de quinze ans sa vision anticipatrice est récompensée. Plus largement, cet évènement donne aussi la main à la France en matière de politique internationale de l’eau. Par conséquent, c’est à la France de travailler à des propositions, de relayer, de développer, d’expliquer, de justifier et, in fine, de faire en sorte qu’au terme du Forum des propositions concrètes émergent à un niveau politique qui leur donne de la crédibilité. L’évaluation de la réussite du Forum doit se faire à chacun des niveaux qui le composent. Ce qui doit être recherché c’est donc d’abord une réussite au niveau de l’échange entre partenaires multiples qui se retrouvent pour être écoutés et pour écouter, à travers des échanges d’expérience par exemple. Ensuite, il faut considérer le niveau plus politique qu’est celui des élus (parlementaires et autorités locales). Ces derniers sont plus ou moins compétents car plus ou moins en charge des missions d’accès à l’eau et à l’assainissement selon les pays. Ils viennent donc aussi pour échanger et pour écouter afin de savoir ce à quoi ils doivent répondre. Ces deux premiers niveaux vont rencontrer les techniciens qu’ils soient publics ou privés et qui vont pouvoir transmettre le savoir faire qui est le leur. Enfin, le troisième et dernier niveau est hautement politique et réunit ceux qui ont la charge (chefs d’Etat et ministres) de prendre les grandes décisions structurantes au niveau planétaire telles que la création d’un fonds mondial pour l’eau, la création d’une organisation internationale de l’eau, l’intégration d’un droit à l’eau dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme…La réussite du Forum réside dans le fait qu’à chacun de ces niveaux ont a pu faire des progrès et avancer.

La Rédaction : La deuxième réunion de préparation du Forum s’est tenue les 17 et 18 janvier derniers en présence de 400 participants français et étrangers. Qu’en est?il ressorti ?

Guy FRADIN : Avant même cette réunion, il y avait eu une réunion de lancement du Forum au moins de juin 2010 mais celle-ci correspondait davantage à une déclaration d’intention. Cette deuxième réunion des 17 et 18 janvier a permis d’aller plus loin avec des propositions très concrètes de logo et de slogan (« le temps des solutions »). Il en est ressorti également ce qu’on appelle la première annonce (first announcement) qui se matérialise par un document de vingt-deux pages dans lequel sont dévoilés le contenu du Forum et les directions de travail (douze orientations stratégiques et trois orientations transversales). A l’issue de cette réunion, le panorama général du Forum est donc dressé et l’organisation des processus est lancée. Rappelons, en effet, que le Forum s’appuie sur quatre processus : – politique, – régional, – thématique, – racines et citoyenneté. Ce dernier processus constitue une nouveauté et illustre la volonté d’ancrer l’organisation du Forum à la fois localement mais aussi d’envoyer le signal que l’eau s’adresse à tous les citoyens de la planète en tant que sujet de citoyenneté. Le processus thématique est le plus classique puisqu’il correspond à l’identification de stratégies, ce qui ne constitue en rien une nouveauté. La nouveauté doit être vue dans la recherche de solutions, dans la mise œuvre de celles-ci de façon à ce que soit structuré le débat. Quant au processus régional, c’est un processus tout à fait fondamental avec une mobilisation de quatre grandes régions (Asie Pacifique, Afrique, Europe et Amériques). L’idée est de faire émerger au niveau régional des objectifs spécifiques pour développer la solidarité régionale. Enfin, le processus politique qui se subdivise à travers le processus dit ministériel qui est celui de la grande déclaration finale (qu’il n’y aura peut-être pas eu égard à l’objectif affiché du Forum) mais qui permet également d’aborder quelques grandes questions (financement, relations diplomatiques…) ; le processus parlementaire qui lui va s’attacher à fournir une aide très concrète aux parlementaires chargés de faire la loi (car si les Nations Unies ont progressé sur le droit à l’eau en en faisant un droit fondamental cela n’a de sens que si ces progrès sont relayés au niveau de chaque Etat). L’échange trouve ici toute sa place étant donné les différences d’état d’avancement entre les pays ; enfin, le processus autorités locales. Dans beaucoup de pays, dont le notre, cette compétence des autorités locales est un élément très positif dans l’accès à l’eau et à l’assainissement. Ces quatre processus sont interactifs et vont se nourrir les uns des autres. Voilà un peu ce qui ressort des 17 et 18 janvier derniers. C’est un pas supplémentaire et il y aura sans doute une troisième réunion de ce niveau là à l’automne mais la décision n’est pas encore prise. A tout le moins, il y aura des réunions parcellisées en France et dans toutes les régions du monde pour continuer à préparer ce Forum et progresser dans l’identification des objectifs stratégiques et opérationnels, des actions à conduire et des engagements à prendre.

La Rédaction : Monsieur Henri de Raincourt, ministre chargé de la Coopération, évoque dans son discours de clôture de cette deuxième réunion de préparation la recherche de formes de financements innovants. Selon vous, où faudra?t?il chercher ces financements innovants ?

Guy FRADIN : S’agissant des financements innovants, ce qu’on connaît de plus innovant actuellement c’est à mon sens le système qui consiste à faire payer l’eau par le consommateur. En effet, ce système a le mérite de faire prendre conscience du service de l’eau. Si l’eau est gratuite, le service pour acheminer l’eau potable de même que le service d’assainissement eux ont un coût qu’il faut financer. Notre conviction française consiste à considérer que la première source de financement c’est l’usager. Je ne prétendrais pas que c’est innovant, bien au contraire c’est assez communément accepté et reconnu sauf qu’ici on se heurte à une absence d’harmonisation notamment dans les pays en développement où la pauvreté des individus pose un réel problème de financement. D’ailleurs, relevons au passage que l’absence de service d’assainissement dans ces pays fait que les usagers payent infiniment plus cher leur eau. Il faut donc mettre en place, et ce n’est pas simple, cette tarification de l’eau en se posant la question d’une tarification sociale. Vont alors se poser des nouvelles questions consistant à se demander quelle part de l’eau les usagers doivent payer et dans quelles mesures peut-on les aider. De plus, il faut également tenir compte des investissements qui eux sont insupportables pour ces pays et il n’est pas possible d’envisager que ce soit le consommateur qui payent ces investissements. Ces pays devront donc forcément recourir à des financements extérieurs. En tout état de cause, je suis convaincu que lorsque les projets qu’on identifie, évalue et met en œuvre sont de bons projets, portés par des maîtres d’ouvrage crédibles, la question du financement peut trouver réponse par exemple, à travers l’argent de la coopération apporté par l’ensemble des pays développés au profit de pays du tiers monde soit directement soit via des organisations internationales. C’est davantage une question d’utilisation productive, rentable et efficace de cet argent laquelle permettrait une progression rapide même si bien sûr on sait qu’on ne mobilisera pas tout l’argent nécessaire. En définitive, le système le plus innovant pour le moment est, à mon avis, celui que nous avons mis en œuvre à travers le mécanisme de « l’eau paye l’eau ». Grâce à ce système d’autonomie financière, le secteur de l’eau ne subit pas le contexte économique actuel de restriction budgétaire et il peut financer des investissements à hauteur de deux milliards d’euros. Cette autonomie financière peut constituer un financement innovant parce que finalement, excepté le Maroc, peu nombreux sont les pays qui ont ce fonctionnement et cela vaut pour le fonctionnement interne mais aussi pour l’investissement. Par ailleurs, en matière d’aides extérieures, il faut mentionner la loi Oudin-Santini de 2005 (qui autorise que 1% des factures d’eau soit destiné à la coopération internationale). Si cette loi ne révolutionne pas la planète, il est néanmoins certain que si beaucoup de pays développés utilisaient ce système là, cela dégagerait quelques centaines de millions d’euros ou de dollars. Les français n’ont pas de leçon à donner mais ils ont mis en place, il faut le dire, un système qui incontestablement tient bien la route. L’autonomie est assurément l’intérêt de ce système car si tous les pays sont liés par les restrictions budgétaires, avec un tel fonctionnement on a officiellement la traduction d’une cohérence entre une volonté politique et le financement qui va avec. Certes, on peut se demander s’il est nécessaire que le secteur de l’eau bénéficie de cette exception. A considérer la gestion française des services d’eau, ce système met en place une véritable cohérence. Par conséquent, au niveau international, il a au moins cette légitimité de la cohérence. De plus, c’est un système qui laisse une place à la démocratie participative par l’intermédiaire des acteurs associés que sont les comités de bassin. Enfin, s’agissant de la question de savoir s’il faut créer un fonds mondial de l’eau, celle-ci reste posée et se posera lors du Forum très probablement.

La Rédaction : Lors de ce Forum, des acteurs multiples seront réunis parmi lesquels des ONG, des collectivités, des entreprises, des syndicats et bien sûr des représentants politiques. Dans un tel contexte, quelle est la marche à suivre pour parvenir à un consensus efficace et éviter l’absence de résultat comme cela a été le cas pour le sommet de Copenhague sur le Climat ?

Guy FRADIN : Le premier écueil à éviter est justement la recherche d’un consensus. En effet, aucun consensus efficace ne ressort d’une telle rencontre. Il faut davantage s’atteler à segmenter, à identifier les cibles les plus pertinentes. Une fois ces cibles identifiées, il sera possible de focaliser des engagements avec les partenaires qui sont prêts à se mobiliser, à prendre des responsabilités, à piloter, à poursuivre l’action et tant pis si tous ne sont pas partants. L’important est qu’au fond des solutions pertinentes soient identifiées et qu’un certain nombre de pays ou d’institutions soit volontaire pour les mettre en œuvre. C’est véritablement le premier résultat attendu du Forum. Le deuxième est l’amélioration du suivi dans la continuité d’Istanbul à travers la poursuite de ce qui a été amorcé.

La Rédaction : Il semble que les collectivités territoriales aient un rôle clé à jouer en témoigne l’adoption du Pacte d’Istanbul à l’issue du 5ème Forum Mondial de l’Eau qui s’est déroulé à Istanbul en mars 2009. Pensez?vous qu’elles vont répondre présentes à la hauteur des attentes étant donnée la dimension mondiale du rendez?vous qui peut paraître loin des préoccupations locales propres à chacune?

Guy FRADIN : Personne ne peut vraiment dire si elles vont répondre présentes mais ce qui est certain c’est que durant toute la préparation du Forum, il faut œuvrer à ce qu’elles soient au rendez-vous. Mais attention, le Forum ce n’est pas une semaine. C’est un prolongement qui ne doit pas être abordé comme un rendez-vous tous les trois ans à l’issue duquel on se sépare puis se retrouve. Chaque rencontre doit aboutir à un passage de relai vis-à-vis de la rencontre suivante avec une démarche de suivi de la part des acteurs volontaires. L’idéal serait peut-être d’ailleurs d’avoir une troïka, à l’instar de l’Union européenne qui dans le cadre de ses relations extérieures peut se faire représenter par la présidence actuelle assistée de l’Etat membre qui assurera la présidence suivante. Ainsi, on peut imaginer que le Forum suivant se prépare avec le précédent organisateur lequel a l’avantage de l’expérience. C’est d’ailleurs un peu ce qui se fera puisque le choix du prochain lieu d’accueil du Forum se fera avant 2012. Par conséquent, on pourra déjà commencer à travailler sur l’après-Forum. Nous avons donc le désir fort que les collectivités locales soient particulièrement concernées et mobilisées et nous allons faire tous les efforts possibles pour que la préparation du processus permette cette mobilisation des collectivités. Sur ce point, des progrès ont déjà été faits depuis Mexico et Istanbul tant en termes de participation que d’intérêt, d’engagement et de suivi. Il existe une vraie dynamique des autorités locales.

La Rédaction : L’aspect conflictuel de l’eau constitue l’un de ses enjeux majeurs actuels auquel doit faire face certains Etats notamment ceux de « l’arc de crise » qui va du Sahel à l’Afghanistan. A l’heure de l’adoption par la France de la Convention des Nations Unies de 1997 sur la gestion des eaux transfrontières, la problématique sécuritaire est?elle inscrite à l’ordre du jour du Forum de Marseille ?

Guy FRADIN : Ce qui sera abordé au Forum, c’est d’abord la question transfrontalière. Même si le conflit est toujours en arrière plan, ce n’est pas l’approche retenue par le Forum. La problématique retenue est davantage celle de la question éthique du partage de l’eau. En effet, dès lors qu’on parle de patrimoine de l’humanité, on ne peut plus refuser de travailler au juste partage. C’est une problématique déjà lointaine puisque cette question du partage de l’eau existe depuis toujours dans l’histoire des peuples. L’objectif est ici d’ouvrir les portes du dialogue, par exemple en créant là où elles n’existent pas les commissions inter-Etats. Le Forum est l’occasion privilégiée de provoquer la rencontre afin de faire que les peuples s’entendent. C’est une vraie préoccupation comme en témoigne la Convention internationale relative aux eaux transfrontières que la France vient tout juste de ratifier (mais elle n’est que le vingt-deuxième Etat, il y a donc encore du travail). En tant que vrai sujet, il faut porter cette parole du partage de l’eau. Les peuples ne sont pas prêts à partager cette ressource et y compris chez nous, là où l’eau ne manque pas (en France, il tombe 400 milliards de m3 d’eau par an et sur les 200 milliards qui ne s’évaporent pas, on en utilise 30). Il est nécessaire aujourd’hui d’évoluer sur cette question du partage de l’eau. Ces problématiques d’eau sont locales, et ce même en France où certaines zones manquent réellement d’eau, d’où l’intérêt d’opérer des transferts d’eau. Le vrai sujet relève donc de cette question éthique du partage transfrontalier et tout un chacun doit l’aborder de façon intelligente et ciblée. Il faut éviter les visions étroites pour ne pas passer à côté des vrais problèmes et ne pas voir que nos seules problématiques de pays développés. Mais le Forum est là pour ça aussi, pour appréhender et comprendre ces différences de problématiques. Les pays doivent faire l’effort de comprendre ce qui se passe chez les autres. En définitive, voilà ce qu’est un Forum la rencontre des gens. C’est même un formidable moment de paix entre les peuples. On se retrouve, on discute. Il est d’ailleurs incompréhensible et désolant qu’existent des contre-Forums. Toutes les voix peuvent et doivent se faire entendre.

La Rédaction : A l’issue du Forum est d’ores et déjà prévue la mise en œuvre d’une procédure pérenne de suivi. Concrètement, quelles actions sont envisagées pour la mise en place d’un tel suivi ?

Guy FRADIN : Nous avons à travailler très soigneusement cette question. On peut déjà évoquer très certainement le maintien d’un site par exemple qui serait mis à jour régulièrement pour permettre le suivi des engagements qui ont été pris. On peut penser également à des opérations de communication ou encore à des actions conjointes avec le Forum suivant, comme je l’évoquais précédemment, par une mise en valeur de ce qui a été réalisé grâce au Forum précédent. Pour assurer une certaine continuité qui participe de la crédibilité du Forum, il faut qu’il y ait aussi peu de déperdition possible d’un Forum à l’autre. Il faudra également réaliser des bilans par étape…Néanmoins, c’est une question qui reste encore à creuser lors des prochaines réunions de préparation. La procédure de suivi n’est pour l’heure pas encore définitivement arrêtée.

La RĂ©daction : Un mot de conclusion ?

Guy FRADIN : Aujourd’hui, c’est trop tôt pour une conclusion donc je n’en formulerai pas à ce stade. Peut-être : au boulot ! Finalement, nous n’en n’aurons jamais fini donc il n’y a pas de conclusion. C’est un défi pour des décennies auquel nous avons à faire face ici. Restons sur les mots modestie et, tout à la fois, ambition et « 100 fois sur le métier remettons notre ouvrage »…. Entretien réalisé le 22 février 2011

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