Engagements de l’Etat français

22 March 2012

Le 6ème Forum mondial de l’eau est le « temps des solutions». La France, coorganisatrice du forum, prendra des engagements tant au niveau du gouvernement que des diffĂ©rents autres acteurs qui ont participĂ© aux processus prĂ©paratoires mis en place par le ComitĂ© international du forum.

La France se veut exemplaire. Les engagements pris s’inscrivent dans le cadre de la priorité générale et transversale donnée depuis plusieurs années au développement durable et illustrée par la démarche novatrice du Grenelle.[1]

Ces engagements rĂ©pondent aux deux prioritĂ©s fixĂ©es par le PrĂ©sident de la RĂ©publique lors du lancement des travaux prĂ©paratoires du Forum de Marseille :

- tout d’abord, mettre concrètement en Ĺ“uvre le « droit Ă  l’eau et Ă  l’assainissement » reconnu en 2010 par l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies, tant sont accablants les chiffres sur la proportion de l’humanitĂ© privĂ©e d’accès Ă  ces services essentiels (plus d’un milliard d’habitants de la planète boiraient une eau nuisible Ă  la santĂ©, près de 2 milliards ne disposeraient pas de toilettes), ou encore le nombre de morts liĂ©es aux eaux insalubres. L’eau est un besoin vital. Les Objectifs du MillĂ©naire pour le dĂ©veloppement (OMD) l’ont affirmĂ© sans dĂ©tour. Garante du dĂ©veloppement, l’eau l’est aussi de la stabilitĂ© et de la paix. Une mĂŞme action, donc, pour deux buts essentiels ;

- ensuite, « mettre l’eau au cĹ“ur des politiques, de toutes les politiques Â», en veillant Ă  en faire une ressource Ă  la fois protĂ©gĂ©e et partagĂ©e. Cette idĂ©e de transversalitĂ© est fondamentale. Elle sous-tend les rĂ©flexions conduites autour de l’« Ă©conomie verte Â». A cet Ă©gard, les difficultĂ©s d’ordre Ă©conomique ou financier que nous traversons ne doivent pas nous Ă©loigner des objectifs stratĂ©giques liĂ©s au dĂ©veloppement durable. Les mesures qui prĂ©parent l’avenir sont aussi des mesures qui permettent de mieux faire face aux crises : crĂ©ation d’emplois dans les secteurs liĂ©s aux Ă©cotechnologies, rĂ©duction des gaspillages, meilleure gestion des ressources naturelles, etc. 

L’eau est au cĹ“ur des principaux enjeux du dĂ©veloppement : santĂ© et mortalitĂ© infantile, alimentation, lutte contre la pauvretĂ© et dĂ©veloppement Ă©conomique, mais aussi Ă©galitĂ© hommes-femmes, Ă©nergie, environnement au sens large, etc. On peut sans doute considĂ©rer que tous les OMD passent par les questions de l’eau.

Ces deux aspects fondamentaux, lutte contre la pauvretĂ© et accès aux services essentiels, d’une part, recherche d’un modèle Ă©conomique plus sobre et respectueux de la ressource en eau, d’autre part, doivent ĂŞtre complĂ©tĂ©s par la prise en compte du dĂ©fi majeur pour l’humanitĂ© que reprĂ©sente le changement climatique. En particulier l’adaptation des pays vulnĂ©rables aux consĂ©quences de ce changement, dont l’eau constitue un axe majeur. 

La France agit pour elle-même, mais aussi dans le cadre européen et au plan international, à travers une coopération dans le domaine de l’eau modulée selon des priorités géographiques, au premier rang desquelles figurent l’Afrique subsaharienne et la Méditerranée.

Enfin, le Forum de Marseille doit apporter sa contribution à la réflexion internationale qui s’est engagée, en vue notamment du Sommet Rio + 20, pour une meilleure gouvernance internationale de l’environnement et du développement durable. La gouvernance de l’eau entendue au sens large vise l’architecture internationale, mais aussi l’organisation au niveau des territoires, et plus spécialement des bassins versants. Elle doit enfin reposer sur des échanges accrus entre les acteurs de la communauté de l’eau et un effort substantiel d’information et de formation.

Le document reprend, selon plusieurs chapitres thématiques ou géographiques, les grands axes de l’action de l’Etat dans le domaine de l’eau, assortis d’un certain nombre d’engagements qui découlent des politiques mises en place ces dernières années, tant au niveau national (dans le cadre du Grenelle de l’environnement, par exemple) qu’international, s’agissant notamment de notre politique de coopération. Ces engagements ne sont pas exhaustifs, mais illustrent de manière exemplaire, chacun dans son domaine, la priorité accordée à l’accès universel à l’eau et à l’assainissement comme à la gestion durable et partagée de la ressource.

La plupart des engagements intègrent l’échĂ©ance de 2015 qui correspond Ă  la fin de la pĂ©riode de rĂ©alisation des OMD ainsi qu’à la tenue du 7ème Forum mondial de l’eau. Il y a deux types d’engagements : des engagements que l’Etat peut mettre en Ĺ“uvre sur le territoire français ou avec ses ressources et compĂ©tences propres et des engagements qui supposent la coopĂ©ration de partenaires, français ou Ă©trangers, et pour lesquels il se fixe une obligation de moyens. Les moyens matĂ©riels et humains liĂ©s Ă  la rĂ©alisation de ces engagements ont Ă©tĂ© programmĂ©s. Leur mise en Ĺ“uvre sera dĂ©taillĂ©e dans le cadre du mĂ©canisme de suivi mis en place par le gouvernement au niveau des deux ministères principalement concernĂ©s, Ă  savoir le ministère en charge de l’écologie et le ministère en charge des affaires Ă©trangères. 

*

ASSURER LE BIEN ETRE DE TOUS, PROMOUVOIR LA SANTE HUMAINE : GARANTIR L’ACCES A L’EAU POTABLE ET A L’ASSAINISSEMENT

L’accès Ă  l’eau potable et Ă  l’assainissement conditionne le dĂ©veloppement mĂŞme des individus et des pays. Le « droit Ă  l’eau Â» a Ă©tĂ© reconnu par les Nations Unies. Sa traduction concrète suppose une mobilisation de tous.

La France, qui vise l’exemplaritĂ© sur son territoire, assure d’ores et dĂ©jĂ  le « droit Ă  l’eau Â», dont la garantie vient d’être renforcĂ©e avec la mise en place au 1er janvier 2012 d’un mĂ©canisme de solidaritĂ© interne pour l’accès Ă  l’eau potable des populations dĂ©favorisĂ©es. Ce dispositif est complĂ©tĂ© par les aides apportĂ©es par les agences de l’eau aux collectivitĂ©s locales en faveur des personnes sans domicile fixe ou des gens du voyage.

Parallèlement à la solidarité interne, la solidarité internationale doit être renforcée, à différents niveaux. Au plan national, un effort accru est nécessaire pour améliorer l’assainissement.

I) PLUS DE SOLIDARITE INTERNATIONALE POUR METTRE EN OEUVRE LE « DROIT A L’EAU ET A L ASSAINISSEMENT Â»

> Augmenter le produit du mécanisme français de solidarité internationale (lois Thiollère et Oudin-Santini), par une mobilisation accrue des collectivités responsables en visant un objectif de doublement d’ici à 2015, grâce à l’effet de levier de l’aide additionnelle fournie par les agences de l’eau

> Promouvoir Ă  l’étranger les mĂ©canismes de solidaritĂ© internationale des acteurs non-Ă©tatiques, sur la base de la rĂ©solution du Parlement europĂ©en en faveur du « 1% solidaire Â» et de la charte sur les mĂ©canismes dĂ©centralisĂ©s de solidaritĂ© pour l’eau et l’assainissement du PNUD

> AmĂ©liorer notre capacitĂ© Ă  faire face aux situations d’urgence : renforcer les capacitĂ©s opĂ©rationnelles et financières de notre pays, que ce soit en matière de prĂ©vention, de rĂ©ponse aux situations d’urgence, mais aussi  par une meilleure articulation avec la phase  de reconstruction, et ce en lien avec les  ONG humanitaires françaises et en cohĂ©rence avec les stratĂ©gies dĂ©veloppĂ©es par l’Union europĂ©enne et les Nations Unies

> Travailler Ă  la mise en Ĺ“uvre avec les partenaires de la sociĂ©tĂ© civile et les collectivitĂ©s territoriales d’une initiative « volontaires pour l’eau Â» : il s’agit de soutenir la dynamique d’engagement de la jeunesse Ă  travers le dispositif mis en place par l’agence du service civique et sur la base de projets de solidaritĂ© internationale pour l’eau

II) AU PLAN NATIONAL, CONSACRER UN EFFORT PRIORITAIRE A L’ASSAINISSEMENT

> Achever l’effort d’équipement en infrastructures d’assainissement collectif,  en utilisant les crĂ©dits affectĂ©s Ă  la solidaritĂ© interbassins, afin de rĂ©sorber le retard dans les dĂ©partements d’Outre-mer et en Corse

> Améliorer les installations d’assainissement non collectif et leur gestion, par un accroissement significatif de l’effort fourni dans le cadre du Xe programme d’intervention des agences de l’eau (2013-2018)

> Adapter les systèmes d’assainissement pour faire face aux nouvelles pollutions, à travers notamment le Plan français micropolluants, privilégiant la réduction à la source, et l’action de veille sur les pollutions émergentes, comme cellesliées aux résidus de médicaments

PROMOUVOIR UNE « ECONOMIE VERTE Â» A TRAVERS UNE GESTION DURABLE DE LA RESSOURCE EN EAU

Le Forum de Marseille est une Ă©tape importante sur le chemin de Rio, la confĂ©rence des Nations Unies sur le dĂ©veloppement durable prĂ©vue en juin 2012, car il aborde le sujet de l’ Â« Ă©conomie verte Â» et donc la question d’une meilleure gestion de l’eau comme, d’une façon gĂ©nĂ©rale, celui de l’intĂ©gration de l’eau dans  les politiques publiques. Sont principalement concernĂ©es la prĂ©servation et la protection de la ressource, ainsi que sa gestion rationnelle et plus Ă©conome, rĂ©pondant Ă  un objectif de « croissance sobre Â». Les travaux et dĂ©bats autour de la notion de nexus eau-Ă©nergie-sĂ©curitĂ© alimentaire nous invitent, en particulier, Ă  tenir compte des interactions avec les deux secteurs qui consomment l’essentiel de la ressource en eau, l’agriculture et l’énergie, ainsi qu’à l’innovation technologique, notamment le gĂ©nie Ă©cologique. La France doit mettre en Ĺ“uvre ces objectifs pour ce qui la concerne tout en faisant des propositions au niveau international.

I) AU NIVEAU NATIONAL, FAVORISER LES ECO--TECHNOLOGIES- ET LA GESTION DURABLE DE LA RESSOURCE

> Augmenter les moyens consacrĂ©s au niveau national  aux Ă©cotechnologies, Ă  travers une mobilisation accrue des pĂ´les de compĂ©titivitĂ© sur l’eau, des agences de l’eau et de l’ONEMA (Office national de l’eau et des milieux aquatiques), crĂ©ation d’un dĂ©partement au sein du « rĂ©seau des pĂ´les de compĂ©titivitĂ© Â» dĂ©diĂ© aux territoires ultra-marins

> En matière de redevances, avec l’accord des comités de bassin, inciter aux pratiques économes en eau et préservatrices de la qualité des milieux en tenant compte des conséquences pour les usagers de l’eau.

> AccroĂ®tre en France la performance des rĂ©seaux (et adopter des procĂ©dures permettant de la mesurer) par une meilleure gestion de l’eau pour l’énergie et de l’énergie pour l’eau : amĂ©liorer la performance en termes de prĂ©lèvement et de consommation des centrales Ă©lectriques ; rĂ©aliser des Ă©conomies d’énergie dans les services d’accès Ă  l’eau potable et Ă  l’assainissement, et rĂ©cupĂ©rer l’énergie produite Ă  partir des eaux usĂ©es urbaines. Etablir pour 2015 un bilan des mesures prises Ă  ce titre

> Encourager une gestion plus efficace de la ressource en eau pour l’agriculture, rĂ©duire les pollutions : amĂ©liorer la performance des rĂ©seaux d’irrigation, rĂ©utiliser les eaux usĂ©es en agriculture, gĂ©rer la ressource de façon Ă©conome, y compris, en adoptant des pratiques, des cultures ou des variĂ©tĂ©s plus Ă©conomes, recourir lorsque cela est pertinent au stockage de l’eau; rĂ©duire de 50% l’utilisation des pesticides d’ici Ă  2018 (Plan Ecophyto)

> Favoriser la protection des aires d’alimentation de captages d’eau, en encourageant les modes d'occupation du sol les moins polluants et notamment les  filières agricoles durables sur ces surfaces, Ă  commencer par l’agriculture biologique, mode pour lequel l’objectif de 20% des surfaces agricoles exploitĂ©es d’ici 2020 est retenu

II) AU NIVEAU INTERNATIONAL, ENCOURAGER L’INNOVATION ET LA MISE EN COHERENCE ENTRE L’EAU ET LES POLITIQUES  SECTORIELLES

> Renforcer l’outil « FASEP-innovation verte Â» en doublant le nombre de dĂ©monstrateurs technologiques français sur l’eau dans les pays Ă©mergents d’ici Ă  2015

> SĂ©curitĂ© alimentaire : veiller Ă  la mise en Ĺ“uvre des engagements pris dans le cadre du G20 relatifs Ă  la prise en compte de la question de l’eau, en particulier dans l’élaboration de principes pour l’investissement agricole responsable

> Rechercher, avec l’aide des bailleurs, une meilleure prise en compte des consĂ©quences des politiques et projets sectoriels sur les ressources en eau : gĂ©nĂ©raliser, en amont des projets, le recours Ă  des Ă©tudes d’impact, favoriser les approches de type intĂ©grĂ© (coordination des approches sectorielles, consultation des acteurs, coexistence des usages, etc.),  encourager la mise en place de mĂ©canismes de concertation et d’arbitrages inter-administrations.

L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE ET LA MEDITERRANEE, DEUX PRIORITES POUR LA COPERATION FRANCAISE DANS LE DOMAINE DE L’EAU

Avec l’adoption du Plan d’action d’Evian, l’annonce en 2003 du doublement de son  aide extĂ©rieure Ă  ce secteur et son expĂ©rience au plan interne, la France a fait de l’eau et de l’assainissement une de ses prioritĂ©s internationales. La question de l’eau est transversale Ă  ses prioritĂ©s de coopĂ©ration : santĂ©, Ă©ducation, sĂ©curitĂ© alimentaire et plus largement dĂ©veloppement durable. La France attache dans ce cadre, Ă  travers l’action menĂ©e par l’AFD (Agence Française de DĂ©veloppement), une importance particulière Ă  l’atteinte des Objectifs du MillĂ©naire pour le dĂ©veloppement. Après avoir plus que doublĂ© son aide au dĂ©veloppement dans ces domaines au cours de la dĂ©cennie Ă©coulĂ©e, elle poursuivra son effort international en accordant une prioritĂ© forte Ă  l’assainissement.

Les solutions techniques, qui sont connues, doivent ĂŞtre mises en Ĺ“uvre en s’appuyant sur une approche partenariale et multi-acteurs. Traditionnellement « parent pauvre Â» des politiques de l’eau, l’assainissement doit retenir davantage l’attention des dĂ©cideurs, car son absence ou son organisation dĂ©faillante a un coĂ»t  humain et financier Ă©levĂ©. Au total, selon les Nations Unies, chaque dollar investi a un retour sur investissement de l’ordre de 8 dollars en moyenne.

La priorité pour l’Afrique subsaharienne sera maintenue. Elle se justifie par les retards en termes d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Les enjeux techniques et politiques liés à la montée du stress hydrique et à la pollution de la Méditerranée ont conduit à élargir le champ des interventions, qu’elles relèvent de la coopération technique ou financière, ou qu’elles soient d’ordre diplomatique. Plus récemment, l’émergence de l’eau dans les questions de sécurité régionale en Asie centrale a conduit la France et l’Union européenne à aider au renforcement des capacités dans la zone, en particulier pour la production et le partage des informations nécessaires aux gestionnaires de la ressource en eau (projet visant en particulier le bassin de l’Amou Darya).

I) ACCROITRE L’EFFICACITE DE NOS INSTRUMENTS D’AIDE AU DEVELOPPEMENT DANS LE DOMAINE DE L’EAU

> Appuyer la dĂ©finition, d’ici Ă  2015, de cadres sectoriels clairs et efficaces dans les pays d’intervention de l’AFD, afin d’amĂ©liorer le fonctionnement du secteur de l’eau et de mobiliser des financements nationaux et internationaux, en cohĂ©rence avec des stratĂ©gies de financement rĂ©alistes basĂ©es sur les « 3T Â» (Taxes, Tariffs, Transfers)

> Poursuivre l’action engagĂ©e pour renforcer les capacitĂ©s Ă  tous les niveaux : au-delĂ  de l'assistance technique, promouvoir l’offre française de formation professionnelle technique et managĂ©riale, et appuyer la mise en place de partenariats Nord-Sud et Sud-Sud entre opĂ©rateurs

> S’assurer que tout projet d’accès à l’eau potable de la coopération française inclue un volet de promotion de l’hygiène et de l’assainissement

> Renforcer la coordination entre les principaux bailleurs : accroĂ®tre le nombre de programmes communs et poursuivre la mise en Ĺ“uvre d’une reconnaissance mutuelle de procĂ©dures, notamment avec la Banque europĂ©enne d’investissements (BEI) et la Kreditanstalt fĂĽr Wiederaufbau (KfW) en Allemagne, en l’élargissant si possible Ă  d’autres bailleurs (Union europĂ©enne, institutions multilatĂ©rales, etc.)

II) CONTRIBUER AU DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE GRACE A UN MEILLEUR ACCES A L’EAU POTABLE ET L’ASSAINISSEMENT

> Contribuer concrètement Ă  amĂ©liorer l’accès Ă  l’eau et Ă  l’assainissement en Afrique, en apportant le soutien nĂ©cessaire Ă  la redynamisation des Initiatives-phare de la Banque africaine de dĂ©veloppement : la FacilitĂ© africaine de l’eau et le fonds de l’Initiative pour l’Approvisionnement en Eau et l’Assainissement en milieu Rural, qui ont accumulĂ© une expĂ©rience prĂ©cieuse et d’ores et dĂ©jĂ  enregistrĂ© des rĂ©sultats indĂ©niables, ont besoin d’un nouveau soutien Ă  la fois politique et financier

> Maintenir la concentration de l’effort sur les pays les plus dĂ©munis : la France s'engage Ă  consacrer au moins 60 % de son effort financier en Afrique subsaharienne et incitera ses partenaires Ă  confirmer, dans la politique de dĂ©veloppement de l’Union europĂ©enne, la prioritĂ© accordĂ©e Ă  l’eau et l’assainissement en Afrique subsaharienne, compte tenu du retard de ce secteur au regard des Objectifs du MillĂ©naire pour le DĂ©veloppement

> Aider, dans une perspective de développement durable, à la mise en valeur du potentiel hydroélectrique en Afrique, en particulier sur les bassins des fleuves Niger et Sénégal

III) METTRE L’EAU POTABLE ET L’ASSAINISSEMENT AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN MEDITERRANEE

> DĂ©velopper l’accès Ă  l’eau et Ă  l’assainissement Ă  Gaza : aider Ă  la mise en Ĺ“uvre du projet d’unitĂ© de dessalement d’eau de mer labellisĂ© par l’Union pour la MĂ©diterranĂ©e, participer Ă  la mise sur pied d’un système de formation aux mĂ©tiers de l’eau

> Poursuivre l’effort, déjà largement engagé, en faveur de la dépollution de la Méditerranée annoncé par la France à l'occasion du lancement de l'Union pour la Méditerranée (initiative H2020)

> Appuyer, d’ici à 2015, la labellisation par l’Union pour la Méditerranée des projets mettant en place dans une majorité des pays méditerranéens des systèmes nationaux de données sur l’eau ainsi que leur mise en réseau

> Favoriser la mise en place d’outils opĂ©rationnels d’aide Ă  la gestion de la demande en eau, tel que l’outil Strateau dĂ©veloppĂ© par la France en partenariat avec diffĂ©rents pays mĂ©diterranĂ©ens : en faire un outil de rĂ©fĂ©rence en MĂ©diterranĂ©e d’ici Ă  2015 

> DĂ©velopper la recherche et l’innovation pour faire face au changement global et en particulier au changement climatique : ouvrir aux autres partenaires euro-mĂ©diterranĂ©ens le programme de coopĂ©ration franco-allemand lancĂ© en 2011 entre les centres Helmholtz et les organismes regroupĂ©s au sein d’AllEnvi (Alliance nationale de recherche pour l’environnement) sur l’observation et la recherche de solutions innovantes pour la gestion de la ressource en eau

MAINTENIR LA PLANETE BLEUE : ADAPTER LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU ET DES ECOSYSTEMES AQUATIQUES AU DEFI DU CHANGEMENT CLIMATIQUE ET DE LA DEGRADATION DE LA BIODIVERSITE

Mieux gĂ©rer la ressource pour satisfaire aux besoins essentiels de l’humanitĂ© suppose de s’adapter dès maintenant aux changements Ă  l’œuvre au niveau  mondial. Le changement climatique, par sa dimension transversale et l’ampleur des bouleversements qu’il provoque, joue le rĂ´le de catalyseur des problèmes. Face Ă  la dĂ©gradation inquiĂ©tante de la biodiversitĂ©, les efforts tendant Ă  sa prĂ©servation doivent aller de pair, dans le domaine de l’eau, avec une meilleure gestion des services Ă©co-systĂ©miques.

I) RENFORCER LA PRISE EN COMPTE DE L’EAU DANS L’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

> DĂ©velopper au niveau national les Ă©conomies d’eau en assurant une gestion plus efficace de la ressource : conformĂ©ment au plan national d’adaptation au changement climatique, Ă©conomiser 20% de l’eau prĂ©levĂ©e, hors stockage d’eau d’hiver, d’ici Ă  2020

> Promouvoir les échanges scientifiques entre experts sur l’eau et ceux du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) notamment sur la question des impacts et de l’adaptation

> Favoriser d’ici Ă  2015 la mise en place et le fonctionnement d’un groupe de travail international chargĂ© d’élaborer un rĂ©fĂ©rentiel mĂ©thodologique, pour aider les responsables de la politique de l’eau Ă  prendre en compte les incertitudes climatiques dans la planification et la gestion de la ressource ; aider Ă  la crĂ©ation d’un rĂ©seau d’organismes de bassins pilotes, afin de commencer Ă  tester d’ici Ă  2015 ce rĂ©fĂ©rentiel et d’élaborer un guide des bonnes pratiques

> Encourager une meilleure prise en compte de l’eau dans les différents instruments multilatéraux de financement de la lutte contre le changement climatique

II) PORTER UNE ATTENTION ACCRUE AUX INTERACTIONS ENTRE GESTION DE L’EAU ET PRESERVATION DE LA BIODIVERSITE

> Restaurer les fonctionnalités des écosystèmes : augmenter au niveau français de 20% d’ici 2020 les surfaces de zones humides conservées et gérées durablement (acquisition de 20 000 hectares d’ici 2015), systématiser les linéaires de bandes enherbées le long des cours d’eau, mettre en place les trames vertes et bleues pour assurer la continuité écologique

> Appuyer au niveau international la mise en œuvre des objectifs pertinents pour l’eau du Plan stratégique (2011-2020) adopté dans le cadre de la convention sur la diversité biologique

PROMOUVOIR UNE GOUVERNANCE DE L’EAU PLUS EFFICACE 

L’eau est une ressource prĂ©cieuse, vitale. La bonne gouvernance de ce secteur est un enjeu lĂ©gitime et un objectif indispensable. L’expĂ©rience montre que sa prise en compte est toutefois rendue complexe par la sensibilitĂ© des questions liĂ©es Ă  l’accès Ă  cette ressource, quels qu’en soient les usages. Une approche pragmatique est nĂ©cessaire. Elle conduit Ă  privilĂ©gier les Ă©chelons territoriaux pertinents pour une meilleure gestion de l’eau et notamment ceux correspondant aux bassins versants. Sur le plan international, les efforts engagĂ©s pour rationaliser la gouvernance du dĂ©veloppement durable doivent trouver une application dans le secteur de l’eau. Enfin, la dimension humaine sera mieux intĂ©grĂ©e Ă  la gestion de l’eau par des efforts accrus d’information et  de formation.

I) AFFIRMER LE ROLE DES AUTORITES LOCALES ET REGIONALES, RENFORCER LA GESTION PAR BASSIN

> Mettre en place en France une plateforme de dialogue pérenne sur la coopération dans le domaine de l’eau entre l’Etat, ses établissements publics, les collectivités territoriales et les ONG

> Mobiliser avec l’aide des agences de l’eau les collectivitĂ©s territoriales françaises pour obtenir une plus large adhĂ©sion au  pacte d’Istanbul

> Favoriser, au niveau international, la signature du « Pacte des autoritĂ©s de bassin Â» par le plus grand nombre d’organismes concernĂ©s et poursuivre l’action visant Ă  renforcer les capacitĂ©s des organismes intergouvernementaux pour la gestion des bassins transfrontaliers

II) AMELIORER LA GOUVERNANCE INTERNATIONALE DE L’EAU

> Proposer que l’Organisation Mondiale de l’Environnement, que nous souhaitons, comme toute l’Union EuropĂ©enne, que la confĂ©rence Rio +20 mette en place, traite des questions d’eau (ou le PNUE en cas de maintien du statu quo institutionnel) ;

> Promouvoir les instruments visant une gouvernance durable et responsable des ressources en eau partagées entre plusieurs Etats sur des bassins transfrontaliers, en particulier la convention de l’ONU de 1997 sur les cours d’eaux internationaux. Accueillir une réunion des Etats parties à cette dernière convention dès son entrée en vigueur

> Encourager le transfert d’expérience des commissions intergouvernementales de fleuves transfrontaliers auxquelles la France est partie vers les Etats ou régions mettant ou ayant mis en place des organisations équivalentes

> Obtenir la ratification par l’Union européenne du Protocole sur l’eau et la santé de 1999 relatif à la convention CEE-NU de 1992 et mettre en place les moyens financiers pour aider les pays d’Asie centrale et orientale à le mettre en œuvre

III) DEVELOPPER LES ECHANGES SUR LA POLITIQUE DE L’EAU, ACCROITRE LES EFFORTS DE FORMATION A LA GESTION DE CETTE RESSOURCE

> Mettre en place, dans le cadre de cette nouvelle gouvernance, une UniversitĂ© virtuelle internationale des savoirs sur l’eau. La vocation première de cette universitĂ© est de regrouper l’ensemble des informations pertinentes disponibles sur l’eau : donnĂ©es hydrographiques, dĂ©mographiques, Ă©conomiques, sociales, juridiques et culturelles

> Accompagner par l’éducation et la formation l’effort sans prĂ©cĂ©dent consenti en matière d’infrastructures : favoriser la crĂ©ation de 20 centres de formation aux mĂ©tiers de l’eau et de l’assainissement d’ici Ă  2020 dans le monde, en mobilisant lorsque cela est pertinent les outils de la coopĂ©ration française et ceux des agences de l’eau par la formule du « parrainage Â» ; favoriser l’émergence au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie d’une compĂ©tence en matière de formation aux mĂ©tiers de l’eau et de l’assainissement

> Veiller Ă  la mise en place un mĂ©canisme de suivi des engagements pris lors du Forum mondial de l’eau, proposer dans ce cadre, en vue d’une expĂ©rimentation en 2015, un système d’ Â« examen par les pairs Â» des engagements pris au sein du Forum


[1] Le « Grenelle de l’environnement Â» est le nom donnĂ© au processus engagĂ© en 2007 par l’Etat français ayant abouti Ă  un ensemble d’engagements des diffĂ©rents acteurs et de l’Etat dans le domaine des politiques sectorielles touchant au dĂ©veloppement durable.

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