1.1 Garantir l’accès à l’eau pour tous et le Droit à l’Eau

En 1990, 77% de la population mondiale utilisait une «source améliorée» d’eau telle que définie par le programme de surveillance commun OMS-UNICEF. A la fin de 2008 ce pourcentage atteignait 87% et le nombre de personnes n’ayant pas accès à des sources améliorées d’eau avait été réduit d’environ 900 millions, ouvrant l’espoir d’atteindre l’objectif de l’ODM pour l’accès à l’eau en 2015.  

Toutefois, le partage du progrès n’est pas égal entre tous les pays. De plus, des milliards de personnes doivent bénéficier d’un meilleur accès à l’eau que celui dont elles disposent aujourd’hui. Les chiffres ci-dessus ne reflètent pas les personnes qui utilisent une eau impropre à la consommation bien qu’elle provienne de sources d’eau améliorée, ni les personnes qui ne peuvent pas utiliser assez d’eau en raison du coût prohibitif, ou des distances à couvrir et des temps d’attente, ou encore qui doivent puiser l’eau dans des zones dangereuses. De plus, dans plusieurs régions, les conditions se dégradent car la croissance démographique dépasse le rythme de développement des services d’eau. Des plans plus ambitieux sont nécessaires dans les deux moitiés rurales et urbaines du monde (Objectifs-Cibles 2 et 3).

Dans ce contexte, la reconnaissance mondiale de 2010 du Droit de l’Humanité à l’eau potable confirme qu’il faut encore améliorer l’accès à l’eau potable dans le monde. En effet, ce Droit garantie à tous les être humains sans discrimination l’accès à des quantités suffisantes d’eau potable sûre, physiquement accessible, acceptable et à un prix modéré. Bien que l’on ne dispose pas de statistiques globales sur le nombre de personnes qui n’ont pas accès à ce type d’eau, on estime que leur nombre dépasse plusieurs milliards. Toutefois, cette absence de statistiques rend difficile le suivi des progrès en ce qui concerne ces différentes caractéristiques d’eau utilisées par les populations. L’objectif-cible 6 est destiné à identifier la manière dont des statistiques appropriées pourraient être élaborées.

Les caractéristiques de l’eau mentionnées ci-dessus exigées par le Droit à l’eau sont connues de tous les praticiens qui travaillent à l’amélioration de la sécurité et disponibilité de l’eau. Bien que la récente reconnaissance du Droit à l’eau soit une étape historique dans le secteur de l’eau et du développement humain, sa mise en oeuvre, qui repose sur une expérience pratique, doit encore être développée. L’un des défis clefs que le 6ème Forum Mondial de l’Eau doit relever est la création d’une compréhension commune entre les Droits de l’Homme et le secteur de l’eau indispensable à une action effective. Pour stimuler cette compréhension commune, l’objectif-cible 1 vise à recueillir les exemples de politiques publiques efficaces ciblant spécifiquement une ou plusieurs des caractéristiques ci-dessus afin de rendre visible les implications pratiques du Droit à l’eau et de créer un lien pratique entre ces deux domaines.

De nombreux goulots d’étranglement ralentissent le progrès vers un meilleurs accès à l’eau, et le processus préparatoire de la Priorité d’Action 1.1 en a identifié deux spécifiques :

• L’ignorance par les décisionnaires des défis de l’eau dans les zones où il n’existe pas de services d’eau assurés par une entreprise sous contrat gouvernemental. L’objectif-cible 5 concerne l’organisation de mécanismes de reporting simples qui permettent d’identifier les déficiences et de suivre les progrès dans un pays.

• La nécessité pour les autorités locales et les opérateurs des services d’eau  de pouvoir s’appuyer sur des mécanismes financiers utiles pour remplir leurs missions. Ces mécanismes peuvent reposer sur un système de prêts, des subventions ou des dons internationaux et doivent répondre aux besoins des acteurs locaux de la fourniture de services d'eau : collectivités, opérateurs, communautés.

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* Cette colonne indique les correspondances entre objectifs-cibles thématiques et régionaux lorsque ces derniers sont liés et peuvent contribuer l’un à l’autre.

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